Une des membres IA, Danièle, habite Beykoz. Elle nous présente le district de Beykoz et en particulier Polonezköy où elle aime se promener …

Le district de Beykoz, situé en Asie, est l’un des plus grands d’Istanbul. Bordé au Nord par la mer Noire et à l’ouest par le Bosphore, il est arrêté au sud par la frontière des districts d’Umraniye et de Cekmeköy et s’étire à l’ouest jusqu’au district de Sile. Un simple coup d’œil sur une carte du grand Istanbul permet de réaliser que Beykoz est en majeure partie couvert de forêts et d’étendues agricoles, les zones urbaines se concentrant surtout le long du Bosphore et autour de la ville de Riva sur la mer Noire. Et c’est là tout l’intérêt de Beykoz : officiellement vous êtes à Istanbul, mais roulez à peine 15 minutes vers l’est en laissant le Bosphore dernière vous et vous vous retrouvez à la campagne.

 Sur la route de Polonezköy, il n’est pas rare de croiser quelques vaches en goguette broutant paisiblement sur le bas-côté ou bien quelques chèvres malicieuses surveillées nonchalamment par un berger qui regarde passer les voitures. On se frotte les yeux, on vérifie son écran de navigation GPS: mais oui, on est bien à Istanbul …

Le village de Polonezköy, justement, est une destination de weekend prisée des Stambouliotes en quête de verdure et de fraîcheur et désireux d’échapper à l’agitation de la ville. Polonezköy « le village des Polonais » fut fondé en 1842 par des réfugiés  polonais et leurs familles sur des terres détenues et mises à leur disposition par une communauté de moines français Lazaristes. A l’origine, il fut baptisé Adampol en l’honneur de son bienfaiteur, le Prince Adam Czartoryski (1770-1861), chef du gouvernement polonais en exil reconnu uniquement par l’Etat ottoman,  La petite communauté polonaise se développa, construisant ses maisons selon le modèle de celles de leur pays d’origine,  et racheta les terres aux Lazaristes en 1883. En 1923 le village prit le nom de Polonezköy. Au cours du XXème siècle, la plupart des familles polonaises émigrèrent vers l’Europe de l’ouest et les Etats Unis mais il resterait aujourd’hui environ une cinquantaine de descendants des réfugiés polonais vivant encore dans le village.

Depuis la construction du pont Fatih Sultan Mehmet en 1988, Polonezköy est devenu une attraction touristique et un lieu de villégiature. Beaucoup de résidents ont transformé leur maison  et leur ferme en maisons d’hôtes (pansyon) et en café et leur jardin ou verger en restaurant de barbecue ou / et mangal. Mais avant de vous régaler à l’une de ces nombreuses tables, vous ne manquerez pas de vous promener dans le parc forestier de Polonezköy dont l’entrée et le parking se situent à gauche à l’orée du village, près du poste de police. Aux beaux jours, il est recommandé le weekend d’arriver avant 11 heures pour être assuré de trouver une place pour se garer. L’allée principale du parc qui descend en courbes jusqu’au village est bien aménagée et ne nécessite que des chaussures confortables pour marcher ou des tennis. Comptez une demi-heure pour descendre d’un bon pas jusqu’au  village que vous pourrez traverser tranquillement, avant de retrouver la route principale – hélas très fréquentée- qui vous ramènera jusqu’au parking du parc.

Si vous préférez rester près des rives du Bosphore, ne manquez pas Anadolu Hesari (« la forteresse d’Anatolie« ) qui fait face quasiment à Rumeli Hesari, « la forteresse d’Europe« . Destinée à contrôler le trafic maritime du Bosphore, elle fut construite en 1394 par le sultan Beyazit Ier, le grand-père de Mehmet Fatih, qui lui aussi ambitionnait de conquérir Constantinople qu’il assiégea en vain pendant 8 ans.  Anadolu Hesari ne se visite pas, mais cette vieille forteresse et les quelques maisons anciennes en bois situées à proximité ainsi que le joli point de vue sur le Bosphore valent la peine qu’on s’y attarde.

Enfin, l’ancien village de pêcheurs Anadolu Kavagi, situé au nord de Beykoz, est réputé pour ses jolies maisons de bois colorées et ses restaurants de poissons et mérite une visite. On y accède par la route qui longe le Bosphore juste avant le village, ou bien en ferry depuis le terminal de Rumeli Kavagi, à Sariyer. La plage du village offre des possibilités de baignade et les ruines du château génois Yoros Kalesi raviront les amateurs de vieilles pierres.